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Le point sur :
Bouchon, goût de bouchon etc...


On a tout dit et même plus sur le bouchon.
C'est pourquoi je profite de cette rubrique pour faire un petit point de la situation. Où en est aujourd'hui le bouchon liège ?

Le "bouchon liège" est le bouchon traditionnel, le système d'obturation classique de la bouteille de vin. De nombreuses études ont permis de détailler les raisons qui le rendent incomparable. Ses qualités tiennent notamment à ses capacités en matière :
- d'obturation bien sûr,
- de micro-oxygénation :c'est là le point essentiel. Le vin, c'est un de ses charmes, évolue au cours de son vieillissement, de sa conservation en cave. Les scientifiques ont relié cette évolution à des réactions chimiques lentes qui se produisent dans le vin notamment à la faveur d'une oxygénation très lente et très modérée du vin en bouteille.
- de présentation et d'aspect festif (le "pop" qui attire l'oreille, le rituel du sommelier...).
Le bouchon revêt donc un caractère à la fois technique et émotionnel. Pourtant, ces dernières années, de nombreux systèmes d'obturation alternatifs se sont présentés. Globalement, on retiendra la capsule, le bouchon à visser (2 systèmes qui se détachent sans hésiter de l'aspect émotionnel du bouchon liège) et enfin, le bouchon synthétique.
Je m'attarderai un peu plus longuement sur ce dernier, car il a marqué des points certains et représente aujourd'hui une part non négligeable du marché du bouchon. Ses débuts ont été bredouillants, comme tous les débuts... Le principal problème a été de créer un bouchon synthétique autorisant une oxydation contrôlée du vin au cours du vieillissement. Le second problème était évidemment le déficit d'image, qui disparaît progressivement au gré des annonces de grandes maisons formulant leur confiance au bouchon synthétique.

Aujourd'hui, le marché du bouchon synthétique s'est scindé en deux groupes :
- celui du bouchon "court terme" (= moins d'1 an), avec des bouchons de qualité moyenne dont le premier défaut est d'autoriser une oxydation trop rapide, car leur structure interne permet un passage gazeux facilité.
- Celui du bouchon synthétique "haut de gamme".
- sa structure interne est analogue à celle d'un bouchon naturel : leurs comportements mécaniques sont donc similaires.
- sa structure est homogène (plus régulière et non lacunaire) ce qui réduit fortement les passages gazeux. Il mène donc à moins de perte d'arômes et moins de perte de fraîcheur.
- tous les bouchons sont identiques, donc toutes les bouteilles évoluent de la même façon.

En clair, la dernière génération de bouchon synthétique est très bien adaptée au bouchage de la plupart des vins commercialisés, puisque 90% des vins environ sont destinés à être consommés dans les 6 années qui suivent leur embouteillage. De plus, il répond à deux attentes fortes du producteur et du consommateur :
- il supprime l'existence de "couleuses",
- il élimine le problème du goût de bouchon.

Pour clore ce petit billet, je voudrais attirer l'attention sur le fait suivant :
les industriels du bouchon liège oeuvrent en parallèle à l'amélioration des qualités du bouchon. Ils s'axent naturellement sur la lutte contre le goût de bouchon, qui est dû à des molécules aromatiques (notamment les trichloroanisoles) présentes dans le bouchon. Toutefois, on peut rester perplexe devant les solutions avancées : on propose à ce jour des traitements de plus en plus nombreux par "bains" chimiques dans lesquels les bouchons sont trempés afin de les rendre propres à leur fonction, et de leur retirer les molécules indésirables. Je pose donc la question de la solution "idéale" :doit-on refuser aujourd'hui un système d'obturation offrant des capacités de préservation adaptées à de nombreuses situations au profit d'un bouchon liège qui pose toujours des problèmes de fiabilité ?

A ce jour, une partie de notre production est bouchée par des bouchons synthétiques (haut de gamme uniquement). Nous lui avons fait confiance dans l'espoir de vous satisfaire toujours plus en vous évitant le désagrément du goût de bouchon. Car le contenant ne saurait venir troubler la fête liée au contenu !

Une dernière remarque : ce petit billet n'est en rien un réquisitoire contre le bouchon de liège. Il se veut d'avantage une mise en perspective. Aucun produit n'est irremplaçable s'il ne se remet pas en question.
Et les professionnels de la filière du liège semblent aujourd'hui prêts à investir réellement dans la recherche de solution... sous le coup de la concurrence !

Nos fournisseurs :
Bouchons synthétiques : Nomacorc
Bouchons lièges : Amorim, Trescase, Abel.



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